ARTILLERIE DE CAMPAGNE 1914-1918
L’artillerie de campagne influa sensiblement sur la forme que prirent les opérations au cours de la Seconde Guerre mondial. Le déluge de feu déclenché par les pièces à tir rapide contraignit en effet les armées du front occidental à s’abriter dans les tranchées où elles demeurèrent jusqu’en 1918.
ITALIE
Le cannone da 75/27 Modello 06 italien était à l’origine un matériel de la firme Krupp fabriqué sous licence, le modèle 1906. Les italiens en utilisèrent un certain nombre au cours de la Grande Guerre, et il leur en restait quelques exemplaires lors du second conflit mondial.
ROYAUME-UNI
Le canon Ordnance QF de 13livres britannique de calibre 76,2 mm équipait la Royal Horse Artillery. Le cylindre fixé sur le tube contenait un frein de recul hydraulique. La Royal Horse Artillery commença de s’équiper avec le canon de 13 à partir de 1904. Cette arme robuste devait fournir un appui-feu à la cavalerie, ce qui signifie qu’à la fin de 1914, elle n’avait plus guère d’utilité sur le front occidental. De nombreuses batteries de la RHA restèrent dans les Flandres, mais c’est au Moyen-Orient que ce canon remporta ses plus grands succès.
Cette photo montre combien les canons de campagne hippomobiles devaient être robustes. Le canon de 13 était assez léger pour être tiré à bonne vitesse par un attelage de six chevaux. Aujourd’hui encore on peut en voir à l’occasion de manifestations exceptionnelles.
Le canon Ordnance, QF de 15 livres d’origine, de la première Guerre mondiale, provenait du modèle que l’armée indienne qui en possédait encore en 1914 et qu’elle, utilisa au cours de certaines opérations du début de la campagne allemande en Afrique orientale. Cet exemplaire effectue un tir d’exercice.
Un canon Ordnance, QF de 18 livres s’installant sur un emplacement étonnamment découvert pendant la bataille du pont de Thiepval en septembre 1916.
Batterie australienne d’obusier Ordnance QF de 114 mm en action, quelques parts près d’Hamel, au cours des opérations en rase campagne d’août 1918. L’angle de tir élevé des canons courts permettait aux obus de tomber presque à la verticale sur les positions défensives ennemies.
Canon Ordnance QF de 60 livres tirant sur des positions turques près de Samarra en 1918. Ces pièces, munies d’affûts Mk III étaient bien plus légères que les versions précédentes équipées de roues d’un locomoteur. Les positions turques ne résistaient pas très longtemps aux formidables obus de 27 kg du canon de 60.
Ce canon de 60 effectue un tir près de la Boiselle en mars 1918. Cette pièce avait une portée lui permettant d’occuper des positions éloignées de la ligne des contacts et de n’avoir à s’enterrer que pour des missions de longue durée sur le même emplacement.
FRANCE
Batterie française au repos près d'Amien en avril 1918, armée de lourds canons Schneider mle 1913 ou de 100 mm, appelé aussi L 13 S. Ce matériel dérivé du modèle Putilov était l’une des meilleures pièce d’artillerie de calibre moyen de l’armée française.
AUTRICHE-HORGRIE
Obusiers Skoda Modell 14 et 14/16 de 149 mm en batterie à Wolhynie. Il apparaît nettement que l’organisation des positions diffère de celle du front occidental, bien que des abris aient été préparés près des pièces pour les hommes et les munitions. L’intensité du feu était inférieure.
ALLEMAGNE
Canon allemand C 96 n/A de 77 mm en batterie en Pologne au cours de l’été 1915. On aperçoit l’appareil de pointage au-dessus du bouclier abaissé. Quelques emballages de munitions traînent sur le sol devant la bouche du canon.
Artilleurs allemands à l’entraînement sur des canons C 96 de 77 mm en 1914 dans un champ de tir quelque part en Allemagne pendant la Première Guerre mondiale. Ces canons furent remplacés par des FK 16 dans les batteries d’artillerie de campagne à partir de 1916.
Canonniers allemands engagés dans des combats de rue contre les forces bolcheviques près de Nariva, en mars 1918. Ces canons sont des FK 16 de 77 mm, et le pointeur effectue sa visée pendant que le reste du personnel se sert de l’avant-train pour s’abriter.
Cette photo d’un Fk 16 saisi à l’ennemi montre le bloc coulissant de la culasse, qui était une caractéristique des canons de campagne allemands.
RUSSIE
Les canons russe Model 00 (1900) Putilov de 76,2 mm furent convertis en armes antiaériennes parès leur installation sur un affût de matériel de garnison modifié, et servirent aux Allemands sur le front occidental. Mais il se révélèrent moins efficaces dans ce rôle que le rapide 75 français.
Canons russe Model 1910 de 107 mm (en fait de 106,7mm) mis en œuvre par des artilleurs arméniens en Mésopotamie. Il fut à l’origine du canon Schneider L13S de 105 mm en dotation dans l’armée française, et sa version modernisée prit part à la Seconde Guerre mondiale.
Photos
Canon de 60 livres en action pendant la campagne des Dardanelles en juillet 1915. Ces grosses pièces devaient être mises en batterie à bras d’hommes, mais une fois installées, elles présentaient un intérêt indiscutable en raison du poids et de la portée de leurs projectiles. Cette photo montre le tube dans sa position de recul maximale.
Canon d’artillerie de campagne de 18 livres britannique tirant dans les conditions typiques du front occidentale au cours de la bataille du pont de Pozières, vers la fin juillet 1916. Le tas de douilles consommés donne une idée du volume de feu qu’un canon était appelé à entretenir pendant des jours.
Un canon de 18 pouces s’installant sur un emplacement étonnamment découvert pendant la bataille du pon de Thiepval en septembre 1916. Le canon hors de la route est en batterie et tire en continu, tandis que les servants au premier plan s’affairent à dégager un avant-train vidé de ses munitions.
Canon de 18 livres tiré à bout de bras d’hommes d’une position où il s’est embourbé près de Zillebeke, pendant l’offensive des Flandres d’août 1917; offensive s’enlise et échoue.
L'enfer de Verdun
Un canon de 120 mm photographié au moment du tir. Ces pièces possédaient une cadence de tir relativement faible.
Des canons de DCA de 75 mm montés sur des affûts mobiles, très utiles pour abattre les avions d’observations d’artillerie ennemis.
Pour contrebattre les pièces allemandes. Une redoutable arme de 155 mm a pris place sur un affût fixe pour effectuer un bombardement.
Appelés en hâte jusqu’aux premières lignes installés rapidement dans des positions de fortune, les 75 tiraient en continu sur l’ennemi, sans tenir compte du contre-feu allemand.
Une pièce de marine de 138,6 mm s’apprête à ouvrir le feu contre des positions allemandes pour faciliter une contre-attaque locale.
Ver la fin de la bataille de Verdun, les Français commencèrent à concentrer une importante artillerie lourde, un canon de 340 mm qui leur permit de rétablir l’équilibre.
Une pièce de siège de 220 mm à tir courbe cachée dans un abri proche des premières lignes. Ces armes, du fait de leur manque de portée, étaient particulièrement vulnérables aux tirs de contrebatterie effectués par les Allemands.