LES CUIRASSÉS PRÉ-DREADNOUGHT 1914-1918
Les cuirassés qui permirent au Japon d’écraser la flotte russe en 1905 étaient périmés neuf mois plus tard avec le lancement du Dreadnought. Ce bâtiment représentait une telle révolution que l’on en vin à utiliser le terme pré-Dreadnought pour parler des premiers cuirassés qui prirent néanmoins une part active aux combats de la Première Guerre mondiale.
FRANCE
Sur cette photo prise en 1900, on voit le Gaulois qui était un cuirassé périmé au début de la Première Guerre mondiale. Accompagné du Charlemagne, il fit partie de la flotte franco-anglaise qui échoua dans sa tentative de franchissement par la force du détroit des Dardanelles.
Dans la classe Danton on voit le Toulon qui fit la preuve de la robustesse du fort cloissonnement intérieur des Danton quand il fut touché mais non coulé par les deux torpilles du sous-marin allemand UB-48. Le Danton lui-même n’eut pas une histoire aussi heureuse. Il fut coulé par la seule torpille du U-64 en 1917.
ITALIE
Les vaisseaux de guerre italiens recherchaient la vitesse plutôt qu’une bonne cuirasse. Le Regina Elena et ses frères ne faisaient pas exception à la règle. Conçue par Vittorio Cuniberti, important architecte naval de son époque, ils étaient de capables d’atteindre 22 nœuds.
RUSSIE
Le Slava fut acheté trop tardivement pour assister à la débâcle de Tsushima. Il servit dans la flotte de la Baltique pendant la Première Guerre mondiale. On le voit sur cette photo après un combat avec le Dreadnought allemand König dans le golfe de Riga; il fut sabordé dans le détroit de Moon.
L’osliabya était à la tête de la 2e division à Tsushima. Ses frères, le Pobieda et le Peresviet, avaient été détruits à Port-Arthur. Son coût de construction fut phénoménal. Son diamètre tactique était de 600 m et sa vitesse de 19 nœuds.
Le cuirassé de la classe Poltava faisait tous les trois partie de la flotte du Pacifique russe qui était basée à Port-Arthur en 1904. Le Petropavlosk, que l’on voit ici, fut miné et coulé en entraînant la mort de l’amiral Makarov, le seul officier supérieur qui ne fut pas un incapable.
JAPON
Le Shikishima fut le premier cuirassé L’issu du programme de 1896. Sa conception et sa construction en Grande-Bretagne avait été fortement influencée par les Majestic. Le Hatsuse succomba aux mines russes au large de Port-Arthur en 1904.
Le Mikaza était le navire amiral qui, à la bataille de Tsushima, mit fin à l’hégémonie russe dans le Pacifique et fit du Japon une puissance mondiale. Les cuirassés japonais étaient construits sur des plans et dans les chantiers britanniques. Ce navire est maintenant un musée.
ROYAUME-UNI
L’Agamemnon de la classe Lord Nelson fut peint bizarrement pour servir en Méditerranée orientale en 1915. La revalorisation de l’artillerie secondaire avec un calibre de 234 mm s’imposait après les leçons de la guerre russo-japonaise. Malheureusement, l’armement de ces vaisseaux n’était pas adapté à leur déplacement. La solution ne pouvait qu’être le bâtiment à grosses pièces seulement.
Le royal Sovereign fut construit avec un pont suplémentaire à la différence des cuirassés contemporains. Son haut franc-bord lui donna une meilleure navigabilité. Cependant, le dernier vaisseau de cette classe, le Hood, revint à des plans plus anciens afin de pouvoir embarquer une artillerie principale en tourelles. Une fois en service, il se révéla inférieur.
Le Majestic fut versé dans la réserve à Nore en 1906, mais reprit du service à Devonport en 1914 pour escorter les navires de transports de troupes canadiennes. Ce fut le navire amiral de Nicolson pendant la campagne des Dardanelles, et il prit part au bombardement du 18 mars 1915. Il fut coulé par l’U-21 le lendemain.
Le Majestic qui donna son nom à la plus grande classe de cuirassés jamais construite, ne représentait qu’une nouvelle étape dans la conception de vaisseaux de guerre, quand il fut lancé en janvier 1895.
Edward VII avait décrété que le King Edward VII servirait toujours en tant que navire amiral. Il fut affecté à la Grand Fleet en 1914 pour commander la 3e escadre de ligne. On le voit se stabiliser lentement sur l’eau après avoir été touché par une mine au large du cap de la Colère. Il mit douze heures à sombrer.
Facilement reconnaissable des autres cuirassés britanniques par leur mât de charge en col de cygne le Triumph de la classe Swiftsure et son jumeau furent, à l’origine construits pour le Chili par la firme Armstrong, mais l’amirauté les réquisitionna quand il lui sembla que le Chili allait les vendre à la Russie.
ALLEMAGNE
On voit ici le Kaiser Friedrich III de la classe Kaiser, qui représentait un retour aux anciennes traditions de l’architecture navale allemande après les innovations de la classe Brandebourg. L’artillerie secondaire lourde de seize canons de 150 mm ne pouvait que racheter l’erreur de choix que l’on commit en équipant le vaisseau de quatre pièces de 240 mm.
Vue à partir du zeppelin L-54 des cuirassés de la classe Wttelsbach en ligne de file. Ils furent mobilisés en 1914 pour former la 4e escadre de ligne, mais on les retira rapidement à cause de leur vulnérabilité au combat. Seul le Zahringen ne fut pas ferraillé après la guerre.
Le Preussen que l’on voit ici en 1910 était le 4e vaisseau de la classe Braunschweig. Ce début de la course aux armements anglo-allemande fut certainement une des causes de la Première Guerre mondial.
ÉTATS-UNIS
La classe Kearsage nous rapprochait du cuirassé uniquement à grosses pièces puisqu’il embarquait, tout comme le King Edward VII en Grande-Bretagne, une batterie intermédiaire. Il était aussi doté de quatorze canons de 127 mm en batterie de bordée, séparés par des pare-éclats. Le calibre avait été choisi pour être le plus gros des munitions encartouchées existantes.
Le Mississippi de la classe Mississippi et son frère l’Idaho étaient des versions réduites de la classe Vermont. Ils furent vendus à la Grèce dès que possible sans toutefois offusquer l’opinion publique, et on se servit de l’argent pour acheter un Dreadnought de la classe New Mexico à la place.
Photos
Le Conqueror, lancé en 1881, fut le produit d’une mauvaise interprétation de la bataille de Lissa en 1866, qui donna l’impression que l’éperon était un moyen efficace de couler des cuirassés. L’armement du Conqueror était groupé à l’avant pour appuyer un abordage à l’éperon.
Gros plan sur l’armement de la barbette à canon de 343 mm du Royal Sovereign. Capable de tirer un coup tout les 2,6 minutes et de pénétrer 229 mm d’acier cémenté Krupp à 4 500 m, ces canons n’avaient pas leur pareille à cette époque. Les cuirassés britanniques qui suivirent réadoptèrent des canons de 305 mm à plus grande vitesse initiale.
Le Fuji fut le premier cuirassé commandé en Grande-Bretagne par la marine impériale Japonaise. Version améliorée de la classe Royal Sovereign, il embarquait des canons de 305 mm et de 40 calibres qui, à cause de leur vitesse initiale étaient des armes très performantes.
Le gaillard d’avant du Majestic au début de ce siècle, l’apparence nickel était plus important que la manœuvre ou la balistique. Ses canons de 305 mm tiraient des obus de 380 kg capable de pénétrer un cuirassage en acier cémenté Krupp de 297 mm à une portée de 4 500 m.